Le 5 décembre était la journée mondiale du bénévolat et du volontariat, célébrant l’engagement à tous les âges. La crise sanitaire a poussé beaucoup de jeunes à s’engager bénévolement pour différentes causes… Mais qu’en est-il de leurs représentations sur le vieillissement ?
Quel est le regard des jeunes sur le vieillissement ?
C’est ce qu’a tenté d’appréhender une récente étude du CSA et de Domitys qui porte sur le regard des jeunes (de 16 à 24 ans) sur les seniors et le vieillissement en France. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, si vieillir peut faire peur à une majorité des jeunes interrogés, la plupart d’entre eux aimerait vivre longtemps : en effet 71% des jeunes interrogés aimeraient vivre au-delà de 90 ans.
Il est intéressant de noter que dans la liste des combats que les jeunes désirent voir être menés de front concernant les personnes âgées, la lutte contre l’isolement arrive en première position (59%), suivie par l’importance d’assurer un revenu décent à tous les seniors (53%) et d’améliorer la prise en charge de la santé et la recherche médicale pour trouver des traitements contre les maladies liées à l’âge (50%).
On peut aussi noter que la plupart des jeunes interrogés considèrent qu’ils n’ont pas les mêmes idéaux que les séniors (70%), et 64% estiment qu’il existe un fossé en France entre les jeunes et les seniors.
Alors comment combler ce fossé ?
Renforcer les liens intergénérationnels est essentiel pour aspirer à une société où les personnes âgées sont prises en considération et ne sont pas laissées pour compte, et une société où les jeunes se sentent valorisés et trouvent leur place. Et cela commence par une meilleure compréhension entre les différentes générations, ce qui suppose de se rencontrer et d’avoir des occasions de réellement se côtoyer, au-delà du simple cercle familial.
L’association française des Petits Frères des Pauvres a bien compris cela et c’est pourquoi elle développe des projets qui favorisent la rencontre des générations. Par exemple, depuis 2015, elle a envoyé 35 jeunes en mission de Service Civique en Irlande, aux Etats-Unis et au Mexique, auprès d’associations de la Fédération internationale des Petits Frères des Pauvres. Pendant un an, les jeunes participent aux activités de l’association, rendent visite à des personnes âgées chaque semaine, tissent des liens privilégiés avec elles, apportent un soutien à de nouveaux projets… A l’inverse, l’association accueille en France de jeunes européens pour des missions d’un an grâce au dispositif du Corps Européen de Solidarité.
Le Corps Européen de Solidarité est un dispositif de l’Union Européenne qui permet à tout jeune européen entre 18 et 30 ans de s’engager auprès d’une structure à but non lucratif d’un autre pays pour plusieurs mois, pour participer à bâtir une société plus inclusive, venir en aide aux plus vulnérables et relever des défis sociétaux.
Ces missions offrent la possibilité à des jeunes entre 18 et 30 ans de faire l’expérience d’un engagement solidaire et d’en ressortir grandis et fiers d’avoir contribué à lutter contre l’isolement des aînés.
« Je n’aurais jamais imaginé pouvoir être ami avec des personnes beaucoup plus âgées que moi ! Tout était beaucoup mieux que ce que j’imaginais. Cette période a été la plus enrichissante de ma vie » (Hakan, volontaire turc en France)
« C’est vraiment une très belle mission, je rêve que beaucoup d’autres jeunes puissent vivre la même expérience que moi ! J’en parle tout le temps autour de moi. Ça a été la meilleure période de ma vie, en termes d’expérience, de connaissance de soi, de relations que j’ai pu nouer ! » (Andreea, volontaire roumaine en France)
Elles leur permettent de découvrir une autre culture mais aussi de faire connaître la leur. C’est toujours une expérience déterminante pour eux, qui leur permet de développer de nombreuses compétences, de gagner en confiance et, bien souvent, d’y voir plus clair sur leur avenir, comme en témoigne Paula, volontaire espagnole en France : « Après ce volontariat, j’ai commencé un Master de Protection Internationale des Droits de l’Homme et je suis en train de faire mon travail de fin de master sur la maltraitance des personnes âgées dans les institutions publiques. Alors, on peut dire que mon volontariat aux Petits frères des Pauvres m’a beaucoup touchée. »
En retour, la présence des volontaires apporte une réelle plus-value aux équipes qui les accueillent, ainsi qu’aux personnes âgées accompagnées par ces équipes, comme le montrent ces récents témoignages :
« Les jeunes volontaires m’ont donné l’espoir d’une vie meilleure avec des personnes plus unies ». (Personne âgée)
« Leur présence attire des bénévoles plus jeunes dans l’équipe. Les bénévoles et les personnes accompagnées découvrent une nouvelle culture, une nouvelle langue… Cela fait tomber de nombreux clichés sur les étrangers ». (Bénévole)
Les aînés accordent beaucoup de valeur au fait qu’un jeune vienne de si loin pour passer du temps avec eux, cela créé des relations d’une intensité particulière. C’est ce qu’expriment les personnes âgées interrogées par l’association après le départ des volontaires européens :
« J’ai beaucoup apprécié leur ouverture d’esprit, nos discussions sur leur pays, leur cuisine… »
« Ils m’ont apporté de l’amitié, nous étions comme deux copains. »
« Leurs visites m’ont remonté le moral. Je trouve ça très bien et il faut que cela se développe. »
Et vous, êtes-vous prêts à vous engager et à créer de belles amitiés intergénérationnelles ?
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’étude du CSA et de Domitys ici. Pour plus d’informations, visitez les sites : Service Civique, Corps Européen de Solidarité.
Crédits photos: Amigos de los Mayores Mexico, Little Brothers Friends of the Elderly, Petits Frères des Pauvres